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longues pérégrinations à travers le monde, c’est dans les communautés que j’ai rencontré la plus grande somme de bonheur à laquelle l’homme puisse aspirer ici-bas ».[1]

Il n’ignorait pas, d’ailleurs, que pour goûter les avantages de cet état, il en faut accepter les obligations.

« Pour lui, la pauvreté n’était pas un vain mot ; il aimait à la voir mise en pratique. Ceux qui ont vécu avec lui savent que rien ne lui déplaisait plus que la recherche dans le vêtement des prêtres ou des religieux, recherche qui amoindrit la confiance des fidèles, et ne les choque pas moins que la négligence. Il avait grand soin de tout ce qui lui était confié, et, bien qu’il ait dû, plusieurs années, administrer les finances de la province, il ne voulut jamais disposer pour son usage de la plus légère somme, sans en avoir d’abord obtenu la permission ».[2]

Plus remarquable encore était son obéissance. Voici comment s’exprime le P. Coosemans, qui fut pendant neuf ans son supérieur :

« Le P. De Smet estimait et pratiquait l’obéissance au point d’étonner les étrangers, qui ne pouvaient assez admirer, chez un vieillard aux cheveux blancs, cette soumission d’enfant. Jamais il n’eût entrepris un voyage, si court fût-il, sans l’entière approbation de son supérieur. S’agissait-il d’une affaire importante, cette approbation ne lui suffisait plus : il lui fallait l’expression d’un désir. Alors il partait avec confiance, sûr de la protection du ciel, et bravait volontiers les dangers et les fatigues inséparables de pareils voyages.

  1. À la supérieure des Servantes de Marie, à Erps-Querbs. — Bruxelles,
    3  décembre  1856.
  2. Woodstock Letters, 1874. — Father De Smet. His services to the Society ad his religions life, p. 63. Article du P. R. Meyer, plus tard provincial du Missouri et assistant d’Angleterre.