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il était simple comme un enfant. Il en avait la candeur, la modestie, la douceur. On eût pu dire de lui ce que dit Tertullien des vieillards de la primitive Église : « Ils gardaient sous leurs cheveux blancs la grâce et la naïveté du jeune âge. La pureté de leur vie, l’honnêteté et la droiture de leur âme, entretenaient, au déclin de leurs jours, la fraîcheur du printemps ». Ainsi celui que nous pleurons resta, jusqu’à la fin, ce qu’il avait été au midi et à l’aurore de sa carrière. C’est cette simplicité, cette parfaite loyauté qui inspirent la confiance, et permettent de réaliser de grandes choses ».[1]

Ayant ainsi rappelé la vertu caractéristique du religieux, Mgr Ryan parlait longuement de son amour pour les Indiens et de son dévouement à leur cause. Bien que préparé à la hâte, son discours, vibrant d’émotion, fit sur l’auditoire une impression profonde. Les sanglots remplissaient la nef, la douleur courbait tous les fronts.

L’office terminé, les restes du P. De Smet furent transportés au cimetière de Florissant.

Dans ce modeste enclos dormaient déjà, à l’ombre de la croix, les PP. Van Quickenborne, de Theux, Elet, Van de Velde, Smets, Verhaegen. Après tant de voyages, l’héroïque vieillard venait chercher le grand repos tout près de son noviciat, à côté de ceux qui avaient été ses maîtres, ses amis, ses compagnons d’apostolat.

Quelques jours plus tard, un bateau à vapeur, récemment équipé, remontait le Missouri. C’était celui qu’avait

  1. Nous citons d’après le texte publié dans le Western Watchman de Saint-Louis, 31  mai  1873.