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missionnaires, un village chrétien. La première fondation pourrait servir de modèle à plusieurs autres.[1]

Ce plan reçut l’approbation du président Jackson et du T. R. P. Roothaan, général de la Compagnie.[2] Deux obstacles, néanmoins, devaient l’empêcher d’aboutir.

Les ressources qui, en 1827, suffisaient à peine à nourrir trente élèves, ne permirent jamais l’achat des 6 000 acres de terre jugés nécessaires à l’exécution du projet.[3]

L’autre difficulté venait du caractère inconstant des Indiens, et plus encore de la politique envahissante des États-Unis. Lorsque les Osages eurent consenti à céder au gouvernement leurs possessions du Missouri pour se retirer sur le Territoire Indien, ils reprirent la plupart des enfants confiés par eux aux missionnaires. Dès lors, le nombre des élèves, qui n’avait jamais dépassé quarante, tomba à quelques unités.

Ces circonstances devaient amener, en 1830, la fermeture de l’école. La Providence appelait sur un autre terrain l’effort des missionnaires.

Toutefois, les Jésuites ne cesseront de poursuivre, par tous les moyens restés en leur pouvoir, l’évangélisation des sauvages. Ceux-ci s’éloignant de plus en plus

  1. Dans une lettre à M. De Nef (30 mai 1829), le P. Van Quickenborne développe ce projet, et en fait ressortir les avantages. — Cette lettre se trouve reproduite, presque en entier, dans les Annales de la Propagation de la Foi, t. IV, p. 583.
  2. Cf. The Woodstock Letters, t. XXV, p. 354.
  3. Le gouvernement, qui avait approuvé l’œuvre, ne devait-il pas la soutenir ? Le P. Van Quickenborne lui-même n’osait pas l’espérer : « Les dépenses de l’année passée sont allées à 1600 livres, et le gouvernement ne paie plus que 400 livres par an… Pour plusieurs raisons, je crois qu’il n’est pas de notre intérêt de demander sa coopération ». (Lettre citée).