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membres de la famille sont également heureux. Dieu a béni les unions ; dans les berceaux, de gracieuses figures sourient à « l’oncle Pierre ».

Le missionnaire savoure la joie de se retrouver au milieu des siens. Mais il a, par delà l’Océan, une autre famille, qui attend de sa charité le moyen de vivre et de se multiplier. Après quelques jours de repos, il commence ses courses à travers la Belgique.

Il se rend d’abord chez les parents des missionnaires. Il leur porte des nouvelles des chers absents, leur parle de leurs travaux et de leurs succès, leur fait apprécier l’honneur de compter un fils ou un frère parmi les apôtres du nouveau monde.

Puis ce sont les bienfaiteurs, à qui il rend compte des progrès réalisés au Missouri.

Entre tous, M. Pierre De Nef, de Turnhout, avait droit à la reconnaissance des missionnaires. Un mot sur cet homme de bien.

Né, en 1774, d’une modeste famille de cultivateurs, il fit de brillantes études, puis embrassa la carrière du commerce. Ses affaires réussirent au delà de ses espérances ; il voulut en faire bénéficier les œuvres religieuses. Voyant le clergé décimé par la Révolution, il ouvrit dans sa propre maison une école, qui devait être une pépinière de prêtres et de missionnaires. L’enseignement était gratuit. M. De Nef faisait lui-même une partie des classes.

Le succès fut tel qu’il fallut bientôt chercher de plus vastes locaux.[1] En 1830, l’établissement comptait 180 élèves ; on y suivait le cours complet des humanités.

  1. L’école, transférée rue d’Hérenthals, devait devenir l’important collège que dirigent aujourd’hui les Pères de la Compagnie de Jésus.