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supportait seul, il put envoyer au Missouri et au Maryland la somme de 156 000 francs.

Non content de fournir des fonds, l’insigne bienfaiteur préparait des hommes. Plus de 500 prêtres reçurent leur première formation dans l’établissement qu’il dirigeait. Beaucoup parmi eux se destinaient aux missions, et devinrent, aux États-Unis, de vaillants ouvriers.

Les supérieurs de la Compagnie avaient confié à celui qu’on appelait « le Père De Nef » le choix des sujets à envoyer en Amérique. Outre ses élèves, il accepta souvent des séminaristes et des prêtres, soit belges, soit hollandais. Il se chargeait même de fournir aux missions des frères coadjuteurs.[1]

M. De Nef fut heureux d’apprendre, de la bouche même d’un missionnaire, quel usage on faisait de ses largesses. Il remit au P. De Smet une aumône considérable, et promit de lui donner des compagnons lorsqu’il retournerait au Missouri.

Après ces visites, commandées par la charité ou la bienséance, commence la pénible besogne de quêteur.

À Malines, l’archevêque fait bon accueil au missionnaire. « J’ai obtenu, écrit celui-ci, beaucoup de choses

  1. Jamais il n’était plus heureux que lorsqu’il pouvait annoncer l’arrivée de nouvelles recrues. « Conformément aux instructions que m’ont données vos prédécesseurs, écrivait-il au P. de Theux, j’ai admis quelques jeunes gens pour être définitivement reçus dans la Compagnie de Jésus en Amérique. Je connais leurs belles qualités. J’ai été témoin de leur générosité à abandonner leurs amis, leurs parents, leurs aises, leur patrie, pour affronter des privations de toute espèce, dans le seul but de gagner à Dieu un plus grand nombre d’âmes. Je vous les envoie avec joie, plein de confiance que nos pauvres Américains et Indiens trouveront un jour auprès d’eux les meilleures consolations, et que nous ne perdons actuellement leur présence que pour les retrouver au ciel, entourés d’âmes bienheureuses sauvées par leurs travaux ». (Lettre du 16 oct.  1833).