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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

» Tu ne saurais croire la quantité de terres que l’on trouve sur le chemin qui ont appartenu à l’évêché de Wilna et qui sont données à un comte Ostermann[1]. De Minsk à Horwol, presque tout est à des Russes, terres confisquées et données…

» Ce voyage m’ennuie et me fatigue à l’excès. Nous sommes dans des déserts ; d’une station à l’autre, toujours des bois, il faut prendre des guides, car la neige empêche de voir la trace des chemins, elle est d’une profondeur qui fait trembler. »


« Ce mardi 8 décembre, de Bieczowicza.


» J’ai passé la Bérézina ce matin sur un radeau au péril de ma vie, il est si petit que notre équipage a passé en neuf fois. La rivière au large est fort rapide ; je t’assure que ce passage est dangereux. On dit que l’on repasse la rivière à Horwol, mais que le gué est mieux. Quel voyage ! je n’en ai jamais fait où j’ai tant souffert des peines du corp set de l’esprit ; tu me trouveras vraiment pâle et défaite. J’ai bien besoin du calme de

  1. . Il était vice-chancelier et passait pour avoir combattu le partage de la Pologne, dont il ne profita pas moins.