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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

négociation, Hélène s’installa tout à fait à Mohilew. Elle y trouva quelques ressources de société qui charmèrent un peu sa solitude. L’archevêque, ancien ami de l’évêque de Wilna, la comtesse Branicka et une ou deux familles polonaises, formèrent un petit cercle autour d’elle qui parvint à la distraire de ses tristes pensées. Elle reçut aussi la visite du comte Valentin Esterhazy[1] qui se rendait à Pétersbourg pour affaires ; dès le lendemain de cette visite, elle la raconta à son mari :


« Ce lundi 8 février.


» Figure-toi mon étonnement de voir entrer chez moi le comte Esterhazy ce matin, il repart ce soir et veut bien se charger de ma lettre. Il est notre voisin en Ukraine. Je l’ai trouvé enchanté de Tuka, comme il aurait pu l’être de Chantilly. C’est un homme d’un heureux caractère, sa société est sûre et je serais bien aise que nous le voyions souvent.

» Esterhazy m’assure que l’on dit en Ukraine

  1. Le comte Esterhazy était alors ambassadeur officieux de Louis XVIII à Pétersbourg. Il avait fait partie avant la Révolution du cercle intime de Marie-Antoinette ; le prince de Ligne en parle souvent comme d’un homme aimable et distingué. Il mourut en 1805.