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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

» Voilà ce que je gagne par l’absence de votre mnari, c’est que j’emporte impunément le bâton de cire d’Espagne qu’on m’a donné pour fermer cette lettre qui, au reste, est bien mal écrite ; je l’ai commencée hier au soir, et je n’y vois pas.

» Adieu, je vous quitte, et Kowalowka, et la vue de cette belle Arcadie à regret ; je vais retrouver mon détestable Ocrevelna ; mais j’espère vous voir bientôt et cette espérance est un dédommagement.

» Écoutez, mon cœur, madame Lépine est un trésor. Adieu, mon chat ! »


Cette lettre tranquillisa un peu la comtesse qui reçut également, peu de temps après, celles de son mari contenant le récit de sa première entrevue avec Platon Zouboff. Les détails qu’il donnait firent renaître un peu d’espoir dans le cœur de la pauvre Hélène qui se morfondait en regrets inutiles dans son trou de Mohilew.


LE COMTE VINGENT À LA COMTESSE HMÉLÈNE


« Mardi 15 décembre 1795, Pétersbourg, au soir.


» J’ai été ce matin chez le comte Zouboff, il m’a reçu, il m’a parlé avec beaucoup d’honnêteté,