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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

pourra s’aplanir d’un même coup, je ne perds ni courage, ni espérance… »


Nous allons voir que le comte ne se trompait pas ; il est même surprenant que sachant l’intimité existant entre l’impératrice et le comte de Ligne, n’ignorant point leur correspondance régulière, il ne se soit pas douté plus tôt qu’il pourrait bien surgir de ce côté-là quelque obstacle à ses projets. Nous avons vu la lettre écrite par le prince au moment du séquestre. L’impèratrice en avait reçu une seconde peu de jours après l’arrivée du comte à Pétersbourg, dans laquelle le prince usa d’une grande modération à l’égard d’Hélène : il ne lui convenait pas, vis-à-vis de sa petite-fille Sidonie, de trop accentuer un blâme sur sa mère ; cependant il qualifie sincèrement et justement l’abandon dans lequel elle avait laissé son enfant.


« Je prends la liberté de remercier Votre Majesté des ordres qu’elle a donnés en Lithuanie, pour empêcher une mauvaise mère de déshériter une fille, dont elle n’a pas demandé une seule fois des nouvelles, après l’avoir quittée âgée de quatorze mois. Cette enfant est petite-nièce d’une