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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

partie principale il grava sa devise, et sur le côté qui fait face au Danube les vers suivants :


Sans remords, sans regrets, sans crainte, sans envie,
Je vois couler ce fleuve et s’écouler ma vie.


« La vue qu’on a du Leopoldsberg, dit-il, est magnifique, on plane sur le Danube coupé par des îles couvertes de la plus belle végétation et sur des campagnes à perte de vue ; de l’autre côté de la montagne, sur la lisière des bois, on aperçoit dans le fond un village traversé par une petites rivière limpide. »

Les grandes salles du couvent étaient restées intactes ; plus tard le prince les fit réparer et meubler pour donner des fêtes. Les bals duraient une partie de la nuit, les dames restaient tout habillées, et se couchaient sur les divans qui entouraient ces immenses salons.

Le prince allait plusieurs fois par semaine à son refuge. On le voyait passer dans une berline à la vieille mode dont les roues et les ressorts grinçaient en roulant, « traînée par deux vieux chevaux fatigués de l’existence », et connus dans toute la ville. La lenteur de ce singulier équipage formait un parfait contraste avec la vivacité de son propriétaire. Derrière la voiture, un la-