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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

seph II, ressuscité un moment, pour mourir avec le maréchal de Landon et tomber malade avec le maréchal de Lascy. Mon royaume n’est plus de ce monde… »

L’impératrice lui répondit la lettre la plus gracieuse, elle avait entendu parler des revers de fortune de son ancien ami, et, sans avoir l’air de s’en douter, elle lui proposa de vendre ses terres de Tauride dont, soi-disant, le grand maître d’artillerie avait grande envie[1].

« Madame, répond le prince, j’ai eu l’occasion de voir que Votre Majesté s’entend à tout. Si mes intendants me servaient aussi bien, je serais plus riche du double. Elle sait acheter, vendre, racheter, prêter, donner, redonner. Elle a fait de bonnes spéculations dans ce genre de commerce, car le résultat est toujours de s’enrichir en enrichissant les uns pour enrichir les autres. Il tombe de toutes parts une pluie à verse de bienfaits sur l’empire. Je suis fort content de la petite ondée qui m’en arrive aussi. Voilà une bonne affaire que fait le grand maître d’artillerie et moi de même, mais il ne sait pas que je suis un chicaneur. Que le grand maître d’artillerie sache

  1. Voir à l’appendice (Document N° 1)le texte rectifié d’après l’original de la réponse du prince de Ligne.