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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

tionnaire. Ils se réfugièrent d’abord dans une terre près de Berne, où le comte d’Artois leur rendit visite ; de là, ils gagnèrent Vienne où la duchesse mourut de chagrin en 1793. Elle laissa trois fils et une fille, la duchesse de Guiche. Le duc de Polignac prêta aux princes la plus grande partie de ce qu’il possédait. Ils arrivèrent en Pologne à la fin de 1795.

« La comtesse Diane de Polignac n’était ni mariée ni chanoinesse, bien qu’elle portât la croix honoraire d’un chapitre de Lorraine. Le roi lui avait donné un brevet de dame, ce qui ne s’était point fait encore. Elle n’était ni belle ni bien faite, sa mise n’était pas élégante, mais son esprit et sa sensibilité la faisaient aimer de tous. Un rien la troublait, elle rougissait comme une pensionnaire. Elle avait pourtant beaucoup de caractère, et ceux qui la croyaient faible se trompaient. Elle aimait et soutenait sa famille avec ardeur. Si la séduction de son esprit lui avait créé des amis, son penchant à la raillerie lui valut en revanche bon nombre d’ennemis. »

Le comte et la comtesse, comme nous l’avons dit, furent parfaits pour eux. On a vu par une lettre de la princesse Lubomirska que la comtesse Diane, « chargée d’une potée d’enfants »,