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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

théâtre, peignit elle-même les décors, et fabriqua les costumes, secondée par les demoiselles de Badens. Après avoir commencé par la comédie on essaya de l’opéra-comique et l’on joua avec grand succès : Ma tante Aurore, Richard Cœur de Lion, Zémire et Azor, Fanchon la Vielleuse, etc.

Les répétitions amusèrent plus encore que les représentations. Le comte, malgré sa jalousie, parut satisfait du plaisir que prenait sa femme à cet amusement, et tout en la surveillant de fort près et choisissant lui-même les hommes qui devaient jouer les rôles d’amoureux, il se montra flatté de ses talents et de ses succès.

Des visites inattendues venaient souvent animer encore la vie de Kowalowka ; chacun des amis savait qu’il pouvait arriver à l’improviste sans déranger personne, car dans les vastes habitations polonaises, situées à une grande distance les unes des autres, tout était organisé pour héberger non seulement les amis, mais les voyageurs en détresse réclamant l’hospitalité pendant qu’on raccommodait les roues de leurs chaises de poste ou leurs traîneaux cassés. On sait ce qu’étaient alors les chemins en Pologne et ce qu’ils sont peut-être encore aujourd’hui. Il n’y