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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

dégarnir ses frontières, et ses sujets s’en ressentaient. Des passages continuels de troupes, des réquisitions de fourrage, de pain et d’eau-de-vie pesaient lourdement sur les Polonais. La Gallicie entre autres, traversée sans cesse par les troupes russes, était écrasée d’impôts. Le comte y possédait de son chef des biens considérables auxquels étaient venus se joindre ceux du prince Xavier. La ville de Brody, entre autres, lui appartenait et formait un centre commercial important. Sa présence y devint nécessaire, et en mars 1799 il dut partir.

Hélène demeura seule à Kowalowka avec Alexis et les fidèles Badens, elle s’occupait avec amour de son enfant dont l’intelligence très développée faisait sa joie. Dans chaque lettre à son mari, on trouve un long paragraphe concernant Alexis.


« 23 mars 1799,


» Ni toi ni moi ne connaissions Alexis, tu ne te fais pas une idée de sa douceur, de sa sensibilité, de son intelligence. Il mange, dort, joue dans ma chambre, il ne me quitte pas d’un instant depuis huit jours que tu es parti. Il faut le voir quand il est tout à fait à l’aise, ses réflexions sont