Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/207

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
199
LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

quantaine d’ecclésiastiques de tout rang marchant deux à deux y compris archimandrites, évêques et archevêques en habits d’église. Un char avec le cercueil placé sous un dais et soutenu par quatre soldats, et les cordons du dais tenus par des soldats en noir ; une vingtaine de domestiques en noir, avec des torches allumées ; vingt coussins avec les marques d’ordres portés devant le char par des subalternes ; le char suivi de cinq ou six parents ou amis du défunt, et la marche fermée par trois bataillons d’infanterie et onze canons. C’est tout l’appareil du convoi d’un des plus grands hommes que la Russie ait eus !…

» Je reviens à toi, ma chère Hélène ; au nom de Dieu, sois tranquille, tout ira bien, sois-en sûre ; mais surtout, point d’impatience, je ne souhaite pas de revenir ici, il faut finir, bien finir, et finir pour toujours ; si je m’étais donné le temps à mon premier voyage, je n’aurais pas besoin d’y être aujourd’hui. Adieu, chère femme ! »


Au milieu de toutes ses occupations, la comtesse reçut une lettre qui lui causa une certaine émotion. Elle était écrite par une femme jeune encore, ancienne maîtresse du comte qui l’avait abandonnée en lui promettant une pension qui