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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

bellane, celle-ci, établie à Paris pour l’éducation de son fils, était venue à Dresde chez sa mère, afin d’être à portée d’une entrevue qui déplaisait fort à Hélène. Incapable de cacher ses impressions, elle cherchait sans cesse querelle à son mari à cette occasion : « Je lui ai dit ce matin que pendant son séjour à Leipzig, j’étais certaine qu’il irait souvent chez elle, puisqu’ils avaient des affaires à traiter ensemble et que, peut-être il reprendrait du goût pour elle ce que je trouverais tout simple. Il m’a dit qu’il se pourrait qu’il la vit et ne s’est pas mis en peine de l’inquiétude que cela peut me donner. C’est un homme égoïste qui n’aime que lui et qui ne se soucie de personne ; il me voit sans crainte prête à entreprendre un voyage seule, sans femme capable pour me servir. Enfin nous nous sommes séparés ce matin assez mal ensemble. » Mais Hélène ne boude pas longtemps et un mot suffit pour la ramener.

« Mon mari est revenu à une heure, il m’a traitée avec amitié, il jure que jamais il ne veut se séparer de moi, qu’il m’attendra à Leipzig si nous allons en Pologne et me rejoindra à Francfort si nous allons à Paris. Nous sommes convenus qu’en quittant les Badens, je leur donnerai cent ducats d’or. »