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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

Le comte partit deux jours après cette explication. Au bout d’un mois, la comtesse reçut de son mari l’invitation de venir le rejoindre à Leipzig, il lui annonça en même temps la nécessité absolue où il se trouvait de passer, dans son château de Brody, en Gallicie, le temps nécessaire à l’arrangement de ses inextricables affaires. Ce parti, indiqué par le bon sens et la sagesse, désola Hélène qui redoutait la solitude, le climat humide et froid de Brody et le délabrement du château dont on lui avait fait « des descriptions affreuses ».

Se reportant avec mélancolie à l’époque où elle mettait pour condition à son mariage de ne jamais retourner en Pologne, et où Bruxelles lui semblait trop loin de Paris, elle pensait que la destinée s’était cruellement jouée de ces résolutions !

Après un voyage très fatigant, elle arriva à Leipzig, le comte la reçut à bras ouverts et la combla de cadeaux. Le premier soin d’Hélène fut de s’informer de la Grande-Chambellane et de son fils. Les jeunes Potocki, neveux du comte, satisfirent sa curiosité. François seul, accompagné de son gouverneur, était venu voir son père. Ils firent un portrait assez ridicule de leur jeune