Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/227

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
219
LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

cousin et de la Grande-Chambellane ; enfin, ils surent adroitement flatter les dispositions jalouses de la comtesse.

La comtesse Anna avait quitté son pays et sa famille pour se consacrer uniquement à son enfant. Elle n’avait reculé devant aucun sacrifice pour lui faire donner à Paris la meilleure éducation. Ce fils, seul lien existant encore entre elle et son mari, devint l’unique préoccupation de sa vie et répondit en tout point à son attente. En allant à Dresde, elle espérait présenter elle-même au comte cet enfant, devenu un jeune homme accompli. Peut-être alors lirait-elle sur son visage une agréable surprise, peut-être un geste, un mot de reconnaissance lui échapperait-il ? Cela suffirait à la payer de ses peines.

Il n’en fut rien, le comte lui écrivit de Leipzig une lettre polie, la priant de ne point se déranger, l’absence de ses intendants l’empêchant de régler leurs affaires d’intérêt, il désirait seulement voir quelques instants son fils. Le jeune comte partit seul et sa pauvre mère vit s’évanouir la modeste espérance qu’elle caressait depuis longtemps ! Au retour elle questionna avidement François sur l’accueil qu’il avait reçu. N’osant lui en avouer la froideur, le jeune homme répondit simplement