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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

longea pendant huit jours sans que l’on pût s’en rendre maître. Le comte ne quitla pas son chevet et lui prodigua les soins les plus tendres ; il éprouvait un chagrin très réel non pas de son infidélité, il était trop habitué à en commettre, mais de l’effet que cette infidélité avait produit sur sa femme.

On ne put cacher la cause de la maladie subite de la comtesse. Le départ de la Karwoska fut connu dès le lendemain et comme chacun soupçonnait depuis longtemps l’intrigue, dont Hélène seule ne se doutait pas, le bruit de cette triste aventure se répandit dans tout le pays. Nul n’osa venir au château pendant plusieurs jours : le comte, d’ailleurs, ne laissait pénétrer que les femmes de service et le médecin.

Peu à peu, cependant, le mal céda et il n’en resta d’autres traces qu’une faiblesse extrême.

La comtesse en reprenant conscience d’elle-même, se demanda ce qui s’était passé : il lui sembla se souvenir vaguement d’un affreux cauchemar, mais peu à peu sa mémoire revenue lui retraça la vérité. Elle fut surprise de ne pas en ressentir une impression plus douloureuse ; les soins incessants de son mari, la tendresse qu’il lui témoigna contribuèrent à cicatriser sa bles-