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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.


À LA COMTESSE PALFY


« Juin 1803.


» Quoique je voulus échapper aux tristes adieux de part et d’autre de mes adorables chanoinesses et des excellents habitants de mon bon gros village, je ne pus surprendre ma garde « qui veillait aux barrières du Louvre », et comme du côté de Gunzbourg il n’y a pas loin de ma capitale aux frontières, je les trouvai rangés à une heure et demie du matin avec toute la musique turque qui, ne se contentant pas du tapage qu’elle me faisait au réveil, à la parade et à la retraite tous les jours, en faisait là encore autant. Cela cependant et trois salves de mousqueterie tirées au nez de mes chevaux, qui en manquèrent de me casser le cou, faisaient le plus bel effet du monde pendant la nuit la plus obscure et une pluie à verse.

» Ainsi mon départ fut éventé. Je ne sais s’il en coûta quelques larmes à mes anges de chanoinesses, mais tout ce qui était levé dans la maison et dans la rue et mes jolis et bons soldats en répandaient ainsi que moi et mes gens, Ismaël