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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

bientôt accourir la duchesse de Choiseul, madame de Rougé (mademoiselle de Mortemart), madame de Spinola (Antoinette de Lévis), la charmante marquise de Coigny (mademoiselle de Conflans) devenue « bonapartiste endiablée », madame de Narbonne (mademoiselle de la Roche-Aymon), fille de la marquise qui avait fait un si beau bruit au couvent, une nuit de carnaval, enfin le marquis et la marquise de Boufflers (madame de Sabran) et son fils, le comte Elzéar, qui jouaient jadis avec Hélène le Mariage de Figaro à Bel-Œil.

Que d’émotions en se retrouvant, que de changements survenus pendant ces vingt années ! Les joues roses sont pâlies, les beaux cheveux noirs ou blonds sont devenus blancs ! Mais le bonheur de se revoir est si grand qu’on oublie tout ; les questions pleuvent, on a peine à y répondre. Et que de lugubres réponses !

Hélène savait bien le triste sort de toutes celles qui manquaient à l’appel ; mais quelque déchirants que fussent les détails, elle voulut les connaître ; c’est de la bouche même de la duchesse de Choiseul qu’elle apprit ceux de la mort de sa sœur, la pauvre petite Stainville, qu’elle protégeait si noblement au couvent contre les dédains de sa