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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

Le prince de Ligne, après son retour de Brünn, fit part à sa femme de l’entrevue qu’il venait d’avoir avec sa belle-fille et du projet dont il était question pour. Sidonie. La princesse déclara qu’elle ne consentirait jamais à cette union, et exprima sa surprise de voir son mari oublier le passé avec une telle facilité et s’allier avec le comte Potocki et une belle-fille contre laquelle ils avaient de si justes motifs de mécontentement. Comment pouvait-on croire à l’affection maternelle d’une femme qui, pendant de si longues années, semblait avoir oublié l’existence de son enfant !

Le prince répondit que tout cela était vrai ; mais que dans cette circonstance il croyait devoir sacrifier un légitime ressentiment à l’intérêt de Sidonie ; il parla pour la première fois de l’entrevue de Léopol, peignit l’émotion et le désespoir d’Hélène, son effusion envers lui, l’aveu spontané de ses torts et celui, plus frappant encore, des torts de son mari.

« Ungrandchangement, dit-il, s’était opéré dans le cœur de la comtesse, et sa fille était devenue, sinon le premier, du moins le second objet de ses affections. D’ailleurs le caractère sérieux du jeune comte François offrait une parfaite sécurité et