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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

une demi-heure une petite révérence de la tête : la porte sur l’épaule gauche pour sourire à une aventure bien triste qu’il lui raconte, se met à écouter ce qu’un autre ne lui dit point et n’entend point ce qu’un troisième lui dit…

» Il a de l’agrément dans la figure. Il a toujours du naturel et du piquant. L’originalité de ses manières tient à celle de son esprit. Il dit autrement qu’un autre et mieux qu’un autre ; il a des définitions à lui de la plus grande finesse, il donne à tout un tour distingué. Cela s’appelle, je crois, un Elzéar. »

Ajoutons encore aux habitués d’Hélène le prince Joseph de Monaco, le vieux M. de la Vaupalière dont la mémoire faiblissait quelquefois et que chacun soignait et dorlotait à l’envi « comme le dernier répertoire vivant d’anecdotes qui disparaîtront avec lui », et enfin le duc de Lévis, qui préparait son intéressant volume des Souvenirs et Portraits. « Hier, le duc de Lévis est venu nous faire lecture d’un ouvrage auquel il travaille qui sera intitulé à ce que je crois : Mes Souvenirs ; ce sont ceux qu’il a de la cour de Louis XVI ; l’auditoire était bien composé, il y avait M. et madame de Boufflers, qui nous ont aussi lu des vers délicieux, ils ont une facilité et un