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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

incroyables l’un et l’autre ; Elzéar, fils de son premier mari et madame de Coaslin, qui a, quoique d’un âge fort avancé, conservé sa mémoire d’une manière extraordinaire.

» On interrompait quelquefois la lecture pour conter une anecdote, faire des observations ou citer un mot piquant. Cet ouvrage n’est composé que de portrails d’hommes ou de femmes qui ont été dans les affaires ou célèbres en société. On racontait que la femme de Gustave III, roi de Suède, qui était sœur du grand Frédéric, n’avait pas d’enfant ; on résolut d’attendre le moment des couches de l’abbesse de Quedleimbourg qui accouchait tous les ans, on épia le moment, on voulut prendre l’enfant, on vit que c’était un petit négrillon ; les Suédois n’auraient été guère flattés d’avoir un tel roi.

» On a parlé ensuite de madame Fanny de Beauharnais, femme très vieille. Pour la fêter, neuf jeunes personnes de la société lui ont fait hier la surprise d’arriver portant les costumes des neuf Muses. Elzéar de Sabran a dit aussitôt : « C’étaient les Immortelles qui venaient chercher la Sempiternelle !… »

» J’ai conté aussi quelques anecdotes que je sais de mon beau-père, il disait que madame du