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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

Sous l’empire d’une vive émotion elle écrivit aussitôt à sa mère et à ses frères, les conjurant de lui apprendre ce qui s’était passé. Ils l’informèrent du mariage du comte et de l’installation de la nouvelle comtesse à Kowalowka. Elle saisit une plume et adressa la lettre suivante au prince-évêque.

« J’apprends, monseigneur, que le comte mon mari vit publiquement à Kowalowka avec la princesse de Ligne qui porte le nom de comtesse Potocka. Or, l’acte d’annulation de mon mariage n’a jamais été signé ni approuvé par la cour de Rome ; je pars pour Varsovie afin de prendre les mesures nécessaires pour faire casser un mariage illégal et je refuse maintenant tout consentement au divorce. »

L’évêque Massalski, absorbé par les grands événements politiques qui se passaient alors en Pologne, ne s’était point informé de la régularisation d’un acte qu’il croyait accomplie depuis longtemps. On devine aisément l’étonnement et la colère dont il fut saisi à la lecture de la lettre de la Grande-Chambellane : il comprit l’effet désastreux que produirait dans le public la légèreté incroyable avec laquelle il avait fait célébrer le mariage de sa nièce et n’hésita pas à accuser