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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

Brionne, que nous connaissons de longue date[1]. Le jeune comte Ouvaroff arriva à Vienne précisément en même temps que Sidonie et son mari, il était impatient de connaître le prince de Ligne.

« J’avais si souvent entendu prononcer son nom dit-il, je l’avais trouvé à toutes les pages du xviiie siècle, entre Voltaire, Louis XV, Frédéric, Catherine et l’empereur Joseph ! Un homme qui faisait parler de lui depuis si longtemps me semblait devoir être une sorte de Nestor en caducité ! Jugez de mon étonnement, quand je trouvai qu’à soixante-douze ans le prince conservait toute la vigueur de l’âge mûr ? D’une taille élancée, se tenant fort droit, ayant gardé la vue, l’ouïe, et un excellent estomac ; empressé auprès des femmes et tout resplendissant de son élégante frivolité, le prince traitait les jeunes gens en camarades et l’on peut s’imaginer avee quel empressement je me trouvai admis dans le nombre. »

François et Ouvaroff se lièrent dès l’abord, ils ne quittaient pas le prince, dont la société les

    aussitôt du service dans l’armée des alliés. Le prince se distingua au siège de Valenciennes, il était d’une bravoure à toute épreuve et de la plus jolie figure du monde ; c’est lui qui était fiancé à mademoiselle de Montmorency, morte à Genève.

  1. Voir notre premier volume, p. 191 et 198.