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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

encore à la tête des affaires et la Révolution avortait…

« Quelle merveilleuse manière à lui, dit la comtesse, de porter son cordon bleu ! cela consistait à placer sa main d’une certaine façon dans sa veste entr’ouverte ; et quelle fierté dédaigneuse quand il disait de ses adversaires : « Eh ! que m’importe à moi que M. de Maupeou et M. de la Vauguyon se mangent le jaune des yeux ! »

Vint ensuite le tour du maréchal de Richelieu, ce type accompli du grand seigneur si parfaitement aimable ; il n’avait qu’un défaut. Ici chacun attendait avec une certaine curiosité cet unique défaut du maréchal, auquel on croyait en connaître quelques-uns. « Pourquoi affectait-il de garder seul à la cour les talons rouges et les formules complimenteuses de la cour de Louis XIV ?… »

« Tout ce qu’il y avait de plus huppé à Versailles, les grandes dames avec leurs paniers, leurs robes traînantes, leur rouge et leurs mouches, tous les beaux jeunes gens, poudrés, parfumés et en habits brodés venaient s’asseoir près de nous dans ce modeste salon, dit le comte Ouvaroff ; c’était quelque chose de fascinateur et d’éblouissant qui ressemblait à l’acte de Robert