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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

que pendant ton séjour à Berditscheff elle ne t’a pas quitté. Si cela est, comment compter sur une promesse verbale de me rejoindre ? Cependant, je ne puis croire à tant de fausseté et de perfidie : je vois dans tes lettres que tu accuses de noirceur et de méchanceté l’avis que j’ai reçu mais tu ne l’accuses pas de mensonge ; tu me jures que tu m’aimes, mais tu ne me promets pas de ne pas voir la personne qui nous désunit. Je vais te donner un moyen de me tranquilliser et qui te prouvera que je crois encore à les serments, je t’envoie deux écrits, si tu ne peux, selon ta conscience, les signer tous deux, jetons encore une fois un voile sur le passé. Signe au moins pour l’avenir, je partirai tranquille, et si tu fausses ton serment j’aurai au moins un écrit qui me suivra dans ma tombe et avec lequel je l’appellerai devant la justice de Dieu ! Si j’étais assez heureuse pour que tu puisses signer je t’en croirai plus que tout le reste du monde, et ce serait un grand poids ôté de dessus mon cœur. Si la vérité te défend de me donner cette satisfaction, au moins donne-moi l’assurance pour l’avenir ; si tu refuses l’un et l’autre, alors que me reste-t-il à faire ? Je ne puis même le prévoir dans ce moment. Je voudrais partir demain, si je peux. J’envoie Morsko avec