Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/432

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
424
LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

Michel, pour qu’il me rapporte ta réponse, ou qui me tranquillisera ou qui me tuera : après tant de peines c’est bien le moins que tu me donnes cette assurance, elle ne doit te rien coûter si tu es sincère. »


Il n’est pas nécessaire d’insister sur l’étonnement du comte en lisant cette proposition inouïe ; il réfléchit cependant quelques heures, puis il signales deux billets et écrivit la lettre suivante, nous ne jurerons pas que ce soit sans sourire.


« Je venais de me coucher quand Morsko est arrivé avec ta lettre, et on ne m’a point éveillé et j’ai grondé.

» Je viens de lire ta lettre, l’expédient est rare et humiliant, mais je t’aime, tu es malade et il te tranquillise. Je signe aveuglément les deux billets. Dieu me rende le cœur, la confiance de mon Hélène, comme elle possède les miens.

» Je suis désespéré que Morsko ait attendu ; je ne veux pas le retenir davantage.

» Adieu, chère Hélène, réponds-moi. »