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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.


LA COMTESSE HÉLÈNE AU COMTE VINCENT


« Brody, le 10 janvier.


» Ah ! tu as raison, mon cher Vincent, j’étais malade, bien malade, tu me rends à la vie, au bonheur. Je te remercie cent fois, je pars plus tranquille. Je ne sais pas pourquoi tu trouves humiliant que je ne veuille croire que tes serments : à présent tous les hommes ensemble élèveraient la voix que je ne les entendrais pas. J’ai passé de bien cruelles heures à attendre la vie ou la mort. Je n’ai pas le temps d’écrire aux Badens, je leur écrirai de Léopol ; jet’en prie, mon Vincent, écris-leur et témoigne dans ta lettre que tu as quelque amitié pour moi : je suis ambitieuse de te voir recevoir tous les suffrages, ils savent à quel point je t’aime et je suis sûre qu’ils seraient choqués, s’ils pouvaient croire que j’ai été mal reçue, je veux qu’on te croie digne d’être aimé avec l’excès du sentiment que je te porte.

» J’attendrai ta lettre à Léopol pour en partir, ainsi écris-moi poste restante ; je compte partir demain à une heure du matin.

» Adieu, mon cher Vincent, soit sûr que tu as