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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

« Quand nous arrivâmes, nous trouvâmes que M. le prince de Condé et M. le duc de Bourbon y étaient déjà. M. d’Osmond nous présenta à M. le prince de Condé et M. le marquis de Mortemart à M. le duc de Bourbon. Le prince a soixante dix-huit ans, mais il est plein de forces, et se tint presque toute la soirée debout : il nous dit mille choses obligeantes. M. le duc de Bourbon avait l’air profondément triste ; on voit bien que le sol de la France, arrosé du sang de son fils, sera pour lui une vallée de misère.

» Bientôt tout ce qu’il y a de nobles à Paris, hommes et femmes, remplirent les salons : c’était une foule dont on ne peut se faire d’idée. Vers les cinq heures, le roi et madame la duchesse d’Angoulême arrivèrent : les cours, le chemin étaient remplis de peuple et les cris de : « Vive le roi ! » nous l’annoncèrent. Il salua gracieusement et entra dans son appartement. Madame la duchesse d’Angoulême traversa et passa dans le sien. Au bout d’une demi-heure, on annonça aux femmes qu’elles pouvaient entrer. On s’avança à la file, l’une après l’autre ; le roi était assis au milieu de la chambre, entouré des maréchaux ; le duc de Duras, que tù connais, était derrière son fauteuil et lui nommait les femmes à mesure qu’elles