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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

» Dès que l’on arrive, des aides de camp viennent le chapeau bas donner la main aux dames, si on les prie de mettre le chapeau, ils répondent que le prince n’étant pas couvert ils ne le peuvent pas. Il est toujours sur le perron, et ne le quitte que lorsque les dames de la dernière calèche sont descendues. On va alors dans le salon où un superbe déjeuner est préparé. »


Toutes ces fêtes ne parvenaient que par instants à distraire Hélène de ses préoccupations. Le comte, absent depuis le mois de mars, au grand désespoir de sa femme, prolongeait un séjour dont le terme ne dépendait peut-être pas de sa volonté. La guerre avait rendu les voyages et toutes les communications difficiles et les lettres s’égaraient fréquemment. Privée depuis deux ou trois mois de celles de son mari, la comtesse se désespérait, et son inquiétude redoublait en voyant les dernières ressources pécuniaires disparaître rapidement.

Le comte, en arrivant en Pologne, devait envoyer une somme importante pour solder un arriéré assez considérable, et sa femme, au lieu de cela, continuait à dépenser sans recevoir un