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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.


LE COMTE VINCENT À LA COMTESSE HÉLÈNE


« J’ai eu le plaisir de recevoir hier de tes nouvelles. C’est toujours un nouveau bonheur pour moi, ma très chère, ma bien-aimée Hélène ; mais si les assurances de ta tendresse me charment, tes doutes et ton inquiétude sur mon compte me font une peine sensible. Crois qu’avec mon cœur aimant et loyal je puis hardiment chanter Paris la grand’ville[1] ; mais, badinage à part, sois tranquille, chère Hélène. Je crois déjà l’avoir écrit ma pensée sur l’entrevue avec madame Potocka et je suis fermement résolu à la refuser, mais je suis charmé de pouvoir te redire encore que tu ne risquerais sûrement rien à la comparaison ni dans mon cœur ni dans mon esprit, Sois donc sûre, chère ange, que je t’aime, que c’est pour la vie, que je ne puis être heureux sans toi et que je voudrais avoir mille moyens de te le dire.

»Le prince-évêque est enfin arrivé à Varsovie, je l’ai appris par la poste d’aujourd’hui. Je lui écrirai demain et lui enverrai le major Hoffmann ; je

  1. Allusion à la chanson d’Henri IV :

    Si le roi m’avait donné
    Paris, la grand’ville.