Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/483

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
475
LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.


« 18 septembre.


» Paris est fort tranquille, on ne s’agite que dans les salons ; chacun est très occupé de l’ouverture des Chambres, qui ne se fera que dans huit ou dix jours. Il ne faut pas croire un mot de ce qu’on dit dans l’éloignement ; ne nous avait-on pas assuré que les partisans arrêtaient sur les grands chemins ? Eh bien, J’ai trouvé les routes parfaitement sûres, et jamais ils n’ont attaqué aucun voyageur.

» On disait les spectacles mauvais : jamais ils n’ont été meilleurs. Talma, Fleury et mademoiselle Mars en font encore les délices. On disait encore que Paris était morne, c’est la plus grande fausseté ; il fourmille de monde, on chante, crie, parle dans les rues comme à l’ordinaire, et, de plus, chaque souverain a, devant sa porte, depuis sept heures du soir jusqu’à neuf heures, une musique militaire, ce qui fait que la foule s’y rassemble.

» L’empereur d’Autriche loge chez la princesse de Neuchâtel, de sorte que nous allons nous asseoir sur le boulevard pour entendre la musique autrichienne, qui est la meilleure de toutes.