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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

cher Vincent, le seul mot d’amour quand je t’écris fait palpiter mon cœur et me cause une émotion qui me met hors de moi.

» Adieu, je finis, car il est tard et tu attends ma lettre. Je t’embrasse. »


LE COMTE VINCENT À LA COMTESSE HÉLÈNE


« Dabno, ce jeudi 30 janvier, à 11 heures du soir.


» Le major Hoffmann est revenu aujourd’hui de Varsovie ; il m’a rapporté une réponse du prince-évêque, elle est courte, mais honnête. Il a parfaitement reçu le major et a eu avec lui deux conversations, chacune d’environ trois heures. Sa curiosité a porté surtout sur la sincérité de mon attachement pour toi, ma chère Hélène, et sur l’envie que j’ai de divorcer. Hoffmann, entièrement convaineu de l’un et de l’autre, n’a point eu de peine à le persuader ; alors la physionomie de l’évèque, sévère jusqu’alors, s’est déridée. Il s’est attendri, a demandé dans la confiance de l’intimité si tu allais avoir un second enfant et sur ce que le major l’a assuré comme il était vrai qu’il l’ignorait[1]. C’est égal, dit-il, qu’ils se dépêchent

  1. Hélène était grosse de son second fils.