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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

demment, il y eut de sa part un parti pris de retraite absolue dont nous ignorons le motif.

En janvier et en février 1794, c’est-à-dire un mois avant l’insurrection de Varsovie, il était impossible que le comte ne fût pas instruit de l’état des esprits.

L’impératrice Catherine était au courant de la fermentation qui régnait en Pologne, mais elle ne s’en inquiétait guère et, en réponse à Grimm qui hasardait d’humbles reproches sur le dernier partage et la façon dont elle le justifiait, elle répondait :

« Vous me faites de jolis petits reproches et puis vous ajoutez que je m’accroche aux accessoires et que je glisse sur le fond de la chose. Voilà de belles et bonnes vertus véritablement. Ah bien ! puisque c’est comme cela, je m’en vais vous accuser d’être jacobin, ennemi des rois. Mais allez, malgré tous nos défauts tyranniques, on a plus besoin de nous dans ce monde que jamais : voyez un peu comme l’on s’accommode sans nous. Le comte Panine, en parlant du nez et en faisant « Hem ! hem ! » à chaque pose disait : « Les rois sont un mal nécessaire dont on ne peut » se passer », et quand je me plaignais que ceci ou cela n’allait pas à souhait, alors il me disait :