d’alors, la vie de famille telle que nous la comprenons aujourd’hui était impossible.
Tous les hommes portant un grand nom avaient une charge à la cour, ou un grade dans l’armée, et par conséquent vivaient fort peu chez eux. Un grand nombre de femmes étaient attachées à la reine ou aux princesses par des fonctions qui exigeaient leur présence à Versailles et absorbaient la moitié de leur temps ; l’autre était employée soit à faire leur cour, soit à cultiver des talents d’agrément qu’on poussait fort loin et auxquels on attachait grande importance ; il fallait enfin aussi lire les ouvrages nouveaux dont on devait parler le soir ; or, comme la toilette et la coiffure en particulier occupaient la plus grande partie de la matinée, on consacrait à cette lecture le temps qu’employait le coiffeur à construire les édifices compliqués qui écrasaient la tête des femmes.
Ajoutons que presque toutes les grandes maisons tenaient table ouverte, c’est-à-dire recevaient à dîner vingt ou vingt-cinq personnes chaque jour. La conversation n’était guère de nature à comporter la présence des jeunes filles ; on dînait à une heure, on se séparait à trois, à cinq heures on allait au spectacle lorsque les devoirs d’une