Aller au contenu

Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/11

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
VI
INTRODUCTION.

charge n’appelaient pas à Versailles, puis on rentrait souper en ramenant chez soi le plus grand nombre d’amis possible. Comment réserver dans cette journée si remplie, une place pour les enfants ? Les mères le sentaient bien, et en les mettant au couvent, elles prenaient encore le meilleur parti ; seulement, nous verrons, par l’histoire même de la jeune princesse, les inconvénients d’une éducation faite par des femmes qui, ignorant le monde, ne pouvaient en rien prémunir leurs élèves contre les tentations qui les attendaient.

Ces Mémoires commencés par une enfant à l’âge de neuf ans et continués par elle jusqu’à celui de quatorze, débutent par son entrée au couvent et se terminent à la veille de son mariage. Ils n’étaient point destinés à la publicité et dormaient depuis cent ans dans de vieux cartons d’où nous avons eu le plaisir de les tirer, grâce à l’obligeance de M. Adolphe Gaiffe, qui a bien voulu nous permettre de fouiller dans ses merveilleuses bibliothèques du château d’Oron et de Paris. C’est là, au milieu des trésors du XVIe siècle, que les plus riches bibliothèques publiques peuvent envier, parmi les austères écrivains huguenots gravement revêtus de leurs robes de chagrin noir ou de maroquin du Levant de couleur