Aller au contenu

Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/48

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
30
L’ABBAYE-AUX-BOIS.

que je haïssais la Grise, elle allait la donner dès le lendemain ; alors je me mis si fort à pleurer et à crier que mademoiselle de Choiseul, mesdemoiselles de Conflans, ma femme de chambre et le leurs accoururent dans ma chambre, ne sachant ce qui arrivait ; je leur dis que j’étais la plus malheureuse du monde, que ma bonne voulait donner la Grise et que je ne pouvais pas vivre sans elle, que je voulais la Grise et qu’on me la donne et que j’allais lui demander pardon.

» Je n’eus plus de repos qu’on n’eût mis la Grise sur mon lit, je la pris dans mes bras, je l’embrassai, je lui baisai les pattes, je lui promis que je ne le ferais plus. Alors ma bonne dit qu’elle consentait à garder la Grise, mais que je n’aurais le lendemain que du pain sec à déjeuner.

» Je me trouvai trop heureuse d’en être quilte à si bon marché, chacun s’en retourna chez soi et je dormis tranquillement le reste de la nuit. »

Quelque temps après, on fit faire à Hélène un : première confession. Malgré ses huit ans, elle suivit l’instruction pendant plusieurs jours et dom Phémines, le directeur des pensionnaires, lui fit faire une retraite et lui donna pour point de méditation l’obéissance, sujet fort bon à méditer