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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/111

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LE ROMAN DE MIRAUT

sine, mais il la saisit parfaitement et, comme l’autre illustrait son langage en empoignant le balai, il n’attendit point que le manche de celui-ci prit contact avec ses reins ou son cul pour obtempérer rapidement.

Fatigué et mourant de faim, il essaya de dormir. Tout de suite il se mit en quête d’un coin abrité, monta au haut de la levée de grange que chauffait le soleil et, sur quelques brins de paille et de foin échappés à la bottelée de Lisée, se coucha en rond, le museau sur les pattes de derrière.

Il ne s’émut pas le moins du monde des roulements de voilure, des meuglements de vaches rentrant du pâturage, ni de bien d’autres bruits encore qui n’intéressaient point ses besoins immédiats ; mais le reniflement de Bellone au bas de la levée de grange, si léger qu’il fût, le lira de son sommeil et lui fit lever le nez.

La Bellone était une amie et une puissance. Elle pourrait sans doute lui être utile. Ne l’avait-elle déjà point défendu contre ce méchant roquet de Souris, lors de sa première sortie !

Il se précipita à sa rencontre en lui faisant des courbettes et se mit sans façons à lui mordiller les pattes et le cou ; puis, comme il avait faim, il lui flaira tenez. L’autre, qui avait sans doute découvert quelque part une vieille ven-