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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/113

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LE ROMAN DE MIRAUT

On attacha un instant Cadi à un anneau scellé dans une pierre de taille de la porte, tandis que Lisée, d’avance, s’excusait de la brièveté de sa visite.

— Tu sais, faut pas que je m’attarde ; c’est le cheval de Philomen et puis, je ramène un cochon. En cette saison, comme il ne fait pas trop chaud le soir, il ne faut pas se mettre à la nuit et laisser les bûtes prendre froid.

À la nouvelle que Lisée ramenait un goret, Pépé, comme tous les cultivateurs l’eussent fait, manifesta le désir de le voir. Il était lié dans un sac et, de temps à autre, témoignait, en poussant un grognement, de l’ennui de n’être pas libre. On délia la ficelle et il mit sa tête au trou.

— C’est un verrat, prévint Lisée.

— Te l’a-t-on garanti comme étant bien châtré ? s’inquiéta son ami. Tu sais que, quand ils sont mal « affûtés », la viande n’est pas bonne et empoisonne le pissat.

— La Fannie me l’a vendu de confiance, affirma Lisée.

Pépé cependant l’examinait en connaisseur, le tâtant, lui ouvrant la gueule. C’était une jolie petite bête, toute grassouillette, qui avait un museau rose et le poil blond et soyeux.

— Il n’a pas l’air mauvais, conclut-il, il a