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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/114

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une bonne bille ; mais tant qu’on les a pas vus bouffer, on ne peut pas s’y fier.

— Oui, confirma Lisée, sa gueule me revenait et je l’ai pris sans trop marchander. Ça fait une bête de plus ; avec mon chien, ma femme, nos trois chats… comptons voir, voyons : Miraut, un ; ma femme, deux ; la Miquo, trois ; tes deux petits, Mitis et Mouto, cinq et çui-ci comment que je vais l’appeler ?

— Puisqu’il a une si bonne cafetière, appelle-le Caffot, conseilla Pépé : c’est le nom qu’on donnait jadis aux lépreux, mais faut pas être trop difficile et c’est assez bon pour un cochon !

— Ça fait donc six bêtes dans la botte, sans compter les poules ; mais Mirant se charge de les éclaircir.

Là-dessus les deux camarades entrèrent dans la cuisine pour parler chiens, chusses, lièvres, renards, et vider une bouteille de derrière les fagots.

Pépé en était à son vingtième capucin ; il annonça la chose non sans une petite pointe d’orgueil à son confrère en Saint-Hubert, puis il s’enquit de Miraut.

Lisée en était satisfait, très satisfait ; il narra même avec complaisance ses dernière aventures, en déduisit qu’il serait bon chien de chasse et termina en regrettant que sa rosse de femme ne