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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/120

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— De la soupe : bien sûr que j’y en ai fait !

— Et avec quoi, s’il te plaît ?

— !…

— Je te demande avec quoi, sacrée garce !

— Ah ! et puis est-ce que j’ai eu le temps, moi, j’ai fait au four, j’ai préparé la hutte du cochon, arrangé le ménage, fait le souper…

— Ça va bien, donne-moi le pain ; c’est moi qui vais lui faire à manger, mais si tu prononces un mot au sujet de la poule, c’est à celui-là que tu auras affaire.

Et Lisée désignait du doigt le bout carré de son solide brodequin ferré.

— Si le chien avait eu l’estomac plein, il n’aurait pas eu l’idée de boulotter une poule et je veux t’apprendre, moi, à laisser les bêtes crever de faim !