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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/152

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Miraut était guéri ; il se levait, marchait, mangeait ; l’œil redevenait limpide, vif et joyeux ; le poil se relustrait, l’appétit reprenait.

— Tu n’as qu’à lui faire boulotter de bonnes soupes et, avant quinze jours, il sera gras comme un cochon, affirma Kalaie à Lisée et à Pépé.

— À propos, comment va Caffol ? s’inquiéta ce dernier. Tu ne m’as jamais reparlé de ton goret.

— Il va bien, très bien, comme un bon Siam qu’il est : pourvu qu’il bouffe-il est content. Cependant, je ne crois pas que Miraut sympathise jamais avec lui.

— Ah !

— Oui, la première fois que le chien s’est approché de l’auge où il barbottait, pour le flairer, il lui a « pouffé » et reniflé au nez comme un grossier qu’il est, et Miraut qui est une bête polie ne lui pardonnera pas de sitôt ; après tout, ça n’a pas d’importance, mais nous allons boire un litre. Kalaie, mon vieux, je sais que tu n’accepterais pas de sous et je ne t’en offre pas, mais, ma parole, tu viens de me rendre un sacré service. Tu ne peux pas refuser de trinquer avec nous à l’auberge ; malgré que nous ne soyons pas, en politique, du même bord, ça n’empêche que tu es un bon bougre et que je serais vexé si tu n’entrais pas prendre un verre et revoir ton malade quand tu passeras à Longeverne.