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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/164

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crainte, ni préjugé pudibond, Miraut recommença doux ou trois fois encore ses tentatives amoureuses.

— Hou ! hou ! l’invectiva Lisée en branlant là tête. Encore un salaud qui sera porté sur la chose ! Il n’y aura pas une chienne en folie dans le canton sans qu’il ne soit de la noce.

Et il le sépara immédiatement de Bellone, car ce jeune sagouin se serait plutôt fait périr que de descendre de son poste avant d’avoir obtenu un résultat que ni son âge, ni ses forces ne lui permettaient encore d’atteindre.

— Ça lui apprend la vie, répliqua Philomen à qui Lisée narrait les ébats des deux tourtereaux dans la remise. Gageons, maintenant qu’il a fait ça, qu’il se prend pour un grand garçon de chien.

— Je te crois, approuva Lisée ; hier au soir, il a levé la cuisse pour pisser et ça ne lui était pas encore arrivé. Mais, j’ai envie d’aller faire un tour ce soir du côté de Bêche.

J’ai idée que le fret sera bon. Il a plu un peu, les lièvres sortiront de bonne heure, car le soleil a tout l’air de vouloir se remontrer et si on en trouvait un sur pied…

Vers quatre heures, en effet, sa serpe dans la pattelette du pantalon, comme s’il allait élaguer sa haie du Cerisier, Lisée partit avec Mi-