Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/166

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tiques suivait cette incursion, tandis qu’il bondissait derrière le lièvre déboulé qui montait le coteau et qu’il venait de dénicher au gîte.

Ah ! ce fut une belle galopade.

— Bouaoue ! bouaoue ! bouaoue !

— Il ne pouvait plus dire, il bredouillait, il bafouillait, tellement il se pressait de gueuler vite, répétait, très excité, Lisée le soir même en racontant l’exploit à Philomen.

Crois-tu, mon vieux, à six mois, et tout seul, en lancer un ! Ah ! mon ami, c’est qu’il fallait voir et entendre comme il te le menait, çui là : ni plus ni moins qu’un vieux chien ; il lui a fait prendre le tour des Maguets et puis du Geys et il me l’a ramené au lancer.

Hein ! Ah, nom de Dieu ! la belle chasse ! et quelle musique ! C’est qu’il a une voix, l’animal ! Nom de nom, quelle gorge ! Je l’aurais laissé faire, ma parole, je crois qu’il le mènerait encore !

Ah ! la bonne bête ! et ce que je suis content. Mon vieux Philomen, qu’est-ce qu’ils vont prendre pour leur rhume, les oreillards ! Cochon de cochon !

— M’est avis que là-dessus on peut bien boire une bonne bouteille.

Et tout en se remémorant les premiers lancers de tous leurs défunts chiens, tout en se