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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/171

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au moins à en fouiller un, lui fit déloger de son gîte un jeune levraut qu’il faillit pincer bel et bien et auquel il donna la chasse durant plus de trois longues heures.

Quand la clôture fut prononcée, le chasseur devint plus circonspect et Philomen, lui aussi, pour éviter les coups de langue, les histoires et les procès-verbaux, garda sa chienne à la maison.

Toutefois, comme les bêtes supportent difficilement la claustration, il la léchait de temps à autre, le soir venu. Mais Bellone, docile et bien dressée, ne s’éloignait du pays qu’avec l’autorisation de son maître.

Lorsque le brigadier Martet rentrait le soir, lassé d’une longue tournée, le vieux chasseur, qui la connaissait dans les coins comme doit la connaître un vieux de la vieille de sa trempe, allait trouver sa chienne à l’écurie et, branlant la tête d’un air entendu, lui disait simplement : Va !

Bellone comprenait et, sans s’attarder à rôdailler aux alentours, filait directement vers la forêt.

Un beau soir, elle se souvint qu’elle avait en Miraut un jeune camarade et se dit sans doute qu’il serait plus agréable et peut-être aussi plus fructueux de l’emmener avec elle dans cette expédition nocturne et cette partie de plaisir.