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Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/178

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tile ou dangereuse ce soir-là, car Philomen, de qui la chienne, par de petites plaintes, alla solliciter l’autorisation réglementaire, opposa un veto énergique et sec à sa demande. Docile et plus obéissante que le chien, elle se résigna et s’en fut se coucher sur son coussin à côté de la porte de la cuisine, tandis que Miraut, bien décidé, partait quand même seul à la chasse.

Il fut moins heureux cette fois que lors de sa première sortie et s’il lança tout de même et suivit un capucin, il n’eut pas la science ni le bonheur de le pincer et rentra très fatigué à la maison.

Vers deux heures du matin, Lisée fut réveillé par un long jappement un peu rageur sous sa fenêtre.

Il n’hésita pas à sauter du lit et s’en fut ouvrir à son chien qui, efflanqué, affamé, se coucha après avoir fait une revue de détail des marmites, plats, assiettes, bols, seaux et chaudrons de la cuisine.

La Guélotte en grogna le lendemain matin, criant que cette sale bête l’avait empêchée de fermer l’œil de la nuit, qu’elle l’avait réveillée juste au moment où elle commençait à s’endormir, qu’elle lui avait fichu sa cuisine sens dessus dessous et que bien sûr, ces sorties-là, ça finirait par mal tourner un jour ou l’autre.