Aller au contenu

Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/189

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Son chien, il en put juger à la régularité de ses abois et coups de gueule, réussit à tenir parfaitement tant qu’il fut sous bois ou dans les champs ; à peine hésita-t-il h quelques contours brusques où il dut s’arrêter deux ou trois secondes pour bien s’assurer de la direction à prendre. Mais quand il arriva à la route et aux cailloux, le fret diminua et s’évanouit et il se tut.

Il s’attarda néanmoins, s’acharnant à retrouver la piste évanouie, ravauda à certains passages où des fumets vagues persistaient, revint sur ses pas jusqu’à l’endroit où le lièvre était entré dans la zone maudite et donna encore de longs coups de gueule furibonds.

Lisée, qui du haut du crêt l’aperçut, jugea fort justement qu’ils perdaient leur temps tous les deux et qu’il n’y avait rien à faire avec ce capucin-là. C’est pourquoi il rappela Miraut.

Celui-ci avait eu sans doute la même idée que son maître ; il s’apprêtait à revenir et, méthodique et prudent, pour ne point s’égarer et bien retrouver l’endroit où il avait quitté Lisée, reprenait franchement à rebours la piste qu’il venait de suivre.

Pour lui épargner des contours interminables et l’habituer au rappel, Lisée emboucha sa corne de buffle et se mit à sonner à petits coups secs