Page:Pergaud-Le Roman de Miraut, 1913.djvu/188

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Je jurerais que c’est le gros qui est dans la « fin » de Rocfontaine : il me semble que j’entends la voix v.3 Fanfare, la mère de Miraut.

Pendant ce temps le jeune chien, après avoir sauté longtemps contre la veste du maître afin de lécher encore le lièvre dont on voyait sortir d’un côté la tête et de l’autre les pattes ou plutôt les moignons, le jeune Miraut, fatigué de sauter en vain, s’était remis à quêter et avait repris la lisière du bois.

Une demi-heure ne s’était pas écoulée qu’il relançait de nouveau, mais il fut, cette fois, moins heureux que le premier coup.

Ce devait être un vieux lièvre, c’est-à-dire qu’il avait déjà vu plus d’un automne. Aussi, ne perdit-il pas son temps à des rebats plus ou moins compliqués dans les tranchées ou les sentiers du bois pour arriver, en fin de compte, à se faire « taquer » au lancer ; mais, sans suivre voie ni chemin, par le plus épais des taillis, il fila vers les vieilles coupes sauvages du Geys, loin de tout village et de tout hameau et, faisant plaine enfin, gagna la grande route caillouteuse et sèche de Sancey à Rocfontaine où il espérait faire perdre sa trace à son poursuivant.

Lisée qui ne put le tirer suivit la piste à la voix et, pour mieux entendre et bien savoir de quel côté allait sa chasse, longea l’arête du coteau.